M431 - Chapitre II - Théorie libérale, théorie keynésienne

30-12-2009 à 14:34:26
Chapitre 2 : Théorie libérale, théorie keynésienne.

Choix des instruments n’est pas neutre, il se naît des considérations théoriques, idéologiques, convictions économiques.

I. Les classiques et néo-classiques.

Courant de pensée (fin XIXès) : auteurs anglais et français qui ont un certain nombre de convictions communes => dans une économie, il existe des lois de fonctionnement qui seraient des lois naturels, elles assurent un équilibre de la production et de la répartition. Rationalité des individus (=> postulat, point de départ), en particulier.
Les consommateurs et chefs d’entreprises, c’est la rationalité qui les guide, pas de réactions psychologique, description purement individuelle, pas de phénomène de groupe, de société. Lorsque l’économie tourne seule, il ne faut pas intervenir et en particulier l’Etat qui ne doit pas gêner le fonctionnement naturel.

Conclusion :
Point commun néo classique : courant de pensée littérale. Auteurs convaincus = de l’efficacité, de l’économie de marché. Tous les auteurs sont convaincus que les agents économiques sont rationnels et les analyses sont menés en utilisant des outils mathématiques => raisonnement à la marge.
+ glissement vers apologie du marché (idéal) avec 2 grands arguments :

- Economiques : mécanisme des prix, c’est spontané, rationnel et autorégulateur.
- Social : marché est un idéal car le consommateur est roi.

Critiques :
- sociales : les économistes disent que le consommateur est roi mais que s’il a de l’argent => le marché ne s’intéresse qu’aux besoins solvables.
- Logiques : les marchés de concurrence parfaite, c’est un modèle mais ce n’est pas du tout la description de la réalité (écart au XXés).

Les conséquences tirées du modèle mathématique ne sont pas valables en réalité, car dans les modèles de concurrence pure et parfaite, il y a 6 conditions non respectées au XXès :
- homogénéité du produit
- fluidité totale de l’offre et la demande
- information parfaite
- atomicité de l’offre et de la demande (tous les agents économiques très petits) différente du XXès qui est le siècle des très grandes entreprises
- élasticité totale de l’offre et de la demande
- libre entrée dans la branche (= a n’importe quel moment on peut devenir producteur).
 Aucune des 6 hypothèses n’est réaliste. L’économie réelle fonctionne différemment du modèle.

II. Keynes

Keynes (1883-19..) : commence à la trésorerie britannique, il est devenu célèbre.
Il a beaucoup critiqué son gouvernement, en particulier entre les 2 guerres mondiales sur la monnaie (taux de change de la livre sterling).
Principal ouvrage : 1936 => théories générales de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie.
Ouvrage comporte 2 aspects : critiques radicales des idées classiques et néo-classiques.
Après, proposition de nouveaux concepts.

1) Critiques des classiques :

- La monnaie. Pas d’analyse chez les classiques car pour eux la monnaie est neutre. Ils pensent que c’est comme si c’était du troc (mais avec des billets).
Keynes => pas du tout du troc. Il y a différents comportements sur monnaie. Elle peut être demandée, épargnée, empruntée.
Conséquence : il se peut qu’il n’y ait pas d’équilibre (Demande différente de la production). Donc crises possibles.
Les chefs d’entreprises ont intérêt à anticiper la demande (d’où notion nouvelle => anticipation). Anticipation du chef d’entreprise, mais risques d’erreurs. Demande réelle = comportement psychologique du consommateur, propension à consommer. (Consommation/ Revenu).
Or, cette propension varie selon le niveau de revenu. Elle peut être faible et la demande aussi => crise.
- L’épargne : Pour les classiques, l’épargne est une fonction du taux d’intérêt. Plus le taux d’intérêt est élevé, plus les gens épargnent.
Pour Keynes, c’est faux. Pour Keynes, l’épargne est un résidu, c’est ce qui reste quand on a fini de consommer.
Résultat : épargne pas toujours suffisante.

Conclusion : Tout ce que les classiques ont dit est faux : Epargne = investissement (faux), Monnaie ne joue aucun rôle (faux) Offre crée sa propre demande (faux).

2) La vision de Keynes :

Il introduit sa chronologie et tient compte de la durée. Il y a d’abord un investissement, qui va générer un revenu. Une partie du revenu sera épargnée. C’est grâce à cette chronologie que l’on va retrouver un équilibre (avec une intervention de l’Etat).
- Au départ : déséquilibre (épargne <investissement). Donc l’état intervient et fait lui-même des investissements et la séquence s’enclenche. Au final, on revient à l’équilibre.
- Le retour à l’équilibre certain avec mécanisme multiplicateur (hausse revenu = hausse investissement X capital => multiplicateur).
- Cet équilibre peut être un équilibre de sous emploi car économie peut être en équilibre avec des chômeurs. S’il y a des chômeurs, ce n’est pas à cause des salaires trop élèves, mais à cause des investissements trop faibles. Keynes est pessimiste et pense que la situation économique avec le chômage est l’hypothèse la plus fréquente car les chefs d’entreprises sont freinés dans leurs investissements et par une prévision par une prévision pessimiste des chefs d’entreprise sur la demande.

Conséquences : Solutions proposés par les classiques sont désastreuses. Pour Keynes, si les salaires baissent, il y aura moins de pouvoir d’achat donc moins de consommation. Or, les chefs d’entreprises surveillent la consommation donc si elles baissent, la prévision de la demande baisse. Pour Keynes, il faut s’adapter donc les chefs d’entreprises vont baisser la production => licencier.
&#61680; faire baisser les salaires ça augmente le chômage.

Proposition de Keynes : chômage existe donc il faut intervenir (L’Etat).
L’Etat doit inverser la logique traditionnelle. Il faut d’abord rétablir le plein-emploi et le reste suivra car on aura une augmentation des revenus (niveau de vie et prospérité économiques).
Investissements publics (grands travaux). Peu importe la méthode, l’essentiel, c’est de mettre les chômeurs au travail (même un travail inutile) => efficace car les chômeurs ont un revenu.
Si l’Etat a besoin de s’endetter=> pas grave.
Parallèlement, on peut soutenir la consommation des ménages. Il faut mener une politique de redistribution (agent et prestations sociales). Si la consommation baisse, c’est le stock de capital qui va baisser (selon Keynes).
Pour Keynes : L’Etat utilise un instrument budgétaire et la politique monétaire (contrôler le niveau des taux d’intérêts).
Pour Keynes : L’Etat doit imposer un taux d’intérêts faibles (agréable pour les emprunteurs) pour les chefs d’entreprises qui souhaitent investir. Donc soutien à l’investissement.

Remarque : Aujourd’hui, la politique monétaire n’appartient plus à l’Etat français (Fixation des taux d’intérêts = BCE).
Conséquence : certains gouvernements passent leurs temps à critiquer la BCE.
Politique budgétaire : degré de liberté limité. Ca reste un budget national, mais chaque pays qui participe à la zone Européenne doit respecter des règles européennes. Les pays se sont engagés à limiter leur déficit (déficit annuel : max 3% du PIB )
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